Le 2 novembre prochain, François Rousseau participe à la table-ronde « Les minéraux critiques et stratégiques dans la géopolitique des ressources » organisée par le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères.

Une douzaine d’experts francophones reconnus seront réunis pour partager leur vision des différents angles de ce vaste sujet. L’événement se tiendra en présence d’agents de différents ministères travaillant sur ces problématiques, ainsi que de chercheurs, think tankers, et de représentants de la société civile. Cette diversité vise à nourrir des échanges riches et à valeur opérationnelle pour les agents présents.

A cette occasion François Rousseau animera une session intitulée « Assurer la satisfaction des besoins en minéraux en France de façon sûre, durable et responsable dans la nouvelle géopolitique des ressources »

L’objet de cette session est d’apporter des réponses, ou à tout le moins, des pistes de résolution des problèmes identifiés au cours de la précédente session. Il s’agira d’aborder les différentes solutions envisageables pour assurer un approvisionnement résilient en minéraux critiques en France et en Europe. La diversification des sources d’approvisionnement est-elle la panacée, ou faudra-t-il envisager une relance domestique de l’extraction et de la transformation ? Dans ce cas, comment gérer les réticences et le traditionnel not in my backyard ? Les stocks stratégiques constituent-ils une autre piste ? Il apparaît que la solution ne saurait se limiter à augmenter l’offre et les approvisionnements, il s’agit dès lors d’agir sur la demande. L’exploitation de la « mine urbaine » et les vertus de l’économie circulaire sont régulièrement invoquées, qu’en est il du potentiel concret de recyclage de ces minéraux en France ? Le constat des limites de leur disponibilité et de leur recyclabilité amène naturellement à s’interroger sur la priorisation de l’affectation de ces ressources aux besoins les plus élémentaires, dans une logique de sobriété. Il pourrait être également utile à ce stade d’offrir une approche comparative des stratégies d’autres grands consommateurs de ressources minérales (États-Unis, Allemagne, Japon, Corée du Sud,…). Par ailleurs, l’approvisionnement français ou européen ne pourra être résilient et in fine possible que s’il est effectué de façon responsable et durable, dans le respect des écosystèmes et populations concernés.

Intervenants de cette session :

  • M. Olivier VIDAL
  • M. Stéphane BOURG
  • M. Téva MEYER
  • M. Vincent DONNEN
  • M. Philippe BIHOUIX
  • Mme Olivia LAZARD
  • M. Louis MARECHAL
L’entreprise minière Imerys vient d’annoncer l’ouverture d’une mine de lithium en France, dans l’Allier, et Orano vient d’annoncer un grand projet de recyclage de batteries. Ces annonces sont triplement symboliques et confirment que nous sommes entrés dans une nouvelle ère.
 
Cette ère est d’abord celle de la lutte contre le dérèglement climatique et par voie, de conséquences, de la transition énergétique. Ceci passe notamment par un usage beaucoup plus systématique du vecteur électricité pour l’énergie, et nous amène à passer d’un monde intensif en hydrocarbures à un monde intensif en métaux.
 
Depuis la crise covid, la France réagit pour retrouver sa souveraineté industrielle. Cela suppose de maîtriser toutes les étapes de la chaîne de valeur de l’élaboration des produits, à commencer par les besoins en minéraux, si possible par une extraction réalisée sur son territoire, ou à défaut, en assurant une résilience sur les approvisionnements : diversifications des sources, stocks stratégiques, recyclage, contrats, design produit évitant les dépendances gênantes.

Il s’agit enfin de la transition écologique : certaines activités incontournables – comme l’extraction minière – génèrent des nuisances pour lesquelles une simple délocalisation – pour contourner le problème de NIMBY ou pour « verdir » l’activité locale – est une solution inacceptable, d’autant que les conditions d’exploitation à l’étranger génèrent parfois globalement davantage de préjudices sociaux et environnementaux.

Cette entrée à l’ère des métaux stratégiques bouleverse les chaînes de valeur comme la géopolitique mondiale. Dans ce contexte, comment la France peut elle assurer des approvisionnements sûrs, durables et responsables ?