Des élèves ingénieurs de Mines Nancy, GIP InSIC, ENSG, ENSEM, Polytech Nancy, ESITC, Telecom Nancy, ENSGSI, ENIM, réunis dans le collegium Lorraine INP de l’Université de Lorraine travaillent sur Urbanloop, nouveau transport écologique se déplaçant sur rails électrifiés. A la veille du record du monde de la plus faible consommation énergétique pour un transport sur rails, sponsorisé par la Fondation Mines Nancy, retour sur les temps forts du projet.
Le projet Urbanloop démarre en 2017 sous l’impulsion de Jean-Philippe MANGEOT, enseignant à l’Ensem. L’idée originale consiste à développer, en faisant table rase des transports en commun existant, un nouveau système de transport public qui rende un service de mobilité individuel sans arrêt, sans attente et sans correspondance pour lutter efficacement contre la part modale de la voiture en zone urbaine et péri-urbaine. L’objectif : se déplacer en ville à bord d’une capsule, à tout moment, sans correspondance et à une vitesse moyenne de 60 km/h.
Les 5 contraintes du cahier des charges étaient que le système doit être conçu pour être :
- Écologique et discret
- Économique ;
- Accessible à tous ;
- Sécurisé ;
- Réalisable avec les briques technologiques existantes actuelles.
Le projet a rencontré un engouement important dans le milieu scientifique et universitaire, car dans ce nouveau paradigme l’espace nécessaire pour transporter les voyageurs se réduit aux dimensions d’un individu. Cela facilite l’insertion urbaine, diminue les coûts d’infrastructure, et permet de minimiser globalement la quantité d’énergie pour transporter les voyageurs.
A noter que la Fondation Mines Nancy soutien ce projet et sponsorise le record du monde de la plus faible consommation énergétique pour un transport sur rail, qui devrait se tenir au printemps 2021.
Les temps fort :
- En février 2018, le projet obtient un premier soutien de la métropole du Grand Nancy et de la ville de Nancy.
- En mars 2018, 4 écoles d’ingénieurs rejoignent le projet : Mines Nancy pour la partie gestion des flux et gestion des risques, Telecom Nancy pour la partie intelligence artificielle et le routage, l’École de Géologie de Nancy pour les aspects géotechniques et l’ENSEM pour les aspects énergies et mobilités.
- En Juillet 2018, le projet est financé par la Région Grand Est dans le cadre du PACTE Grandes Écoles à hauteur de 0,5 M€.
- De septembre 2018 à juin 2019 le projet se structure autour d’un chef de projet qui organise la production des idées, du développement technologique et des essais : 100 étudiants ingénieurs architectes et urbanistes sont encadrés par des chercheurs, des techniciens, du personnel CNRS, des enseignants, des ingénieurs d’études et des ingénieurs de recherche.
- Au fur et à mesure des essais et des simulations, la solution Urbanloop commence à prendre forme. Une première étude est lancée sur le mode de propulsion.
- En Septembre 2018, un simulateur numérique démontre la validité de la solution à grande échelle en prenant en exemple la ville de Nancy.
- En février 2019, une plateforme de contrôle commande à l’échelle réduite démontre l’implémentation des algorithmes de routage dans un automate industriel classique.
- En mars 2019, les travaux d’une boucle grandeur nature de 300 m sont réalisés et les premiers essais commencent.
- En octobre 2019, pour développer industriellement le projet, une SAS est créée, incubée à l’incubateur Lorrain. Le président de l’Université de Lorraine signe un contrat de partenariat avec la SAS cadrant les questions relatives à la propriété intellectuelle et des modalités de collaboration.
- En novembre 2019, les 2 premiers brevets sur un transport en commun sont déposés.
- En février 2020, le véhicule Urbanloop parcours son premier kilomètre en mode autonome avec à son bord le directeur général de Colas Rail. Un courrier de demande de collaboration exclusive par le groupe pour la réalisation d’un Centre de Qualification de Formation et de Démonstration (CQFD) est reçu quelques jours plus tard.
- En février 2020, La collaboration avec Colas Rail ne se fait pas car les conditions d’exclusivités n’etaint pas en accord avec la politique d’Urbanloop, cependant la métropole du Grand Nancy autorise la location du terrain de 4,5 ha pour la réalisation d’un Centre de Qualification de Formation et de Démonstration autour du projet Urbanloop (CQFD).
- En mars 2020, les fondateurs d’Urbanloop achètent des bureaux sur le Technopôle de Nancy-Brabois pour y héberger la SAS à titre gracieux. Les premiers travaux d’homologation débutent (Analyse des risques, Dossier préliminaire de sécurité)
- En avril 2020, le concept de pré-certification générique du système Urbanloop est accueilli favorablement lors d’un échange avec le Service Technique des Remontées Mécaniques et Transports Guidés (STRMRG).
- En mai 2020, la première levée de fonds est réalisée (4% de la société vendue pour 100k€)
- En août 2020, la SAS recrute son premier jeune docteur, Thomas Baroche. Normalien, agrégé de génie électrique, pour développer la partie communication entre les véhicules autonomes ;
- En septembre 2020, l’Université de Lorraine décide, dans son conseil d’administration du 29 septembre, de rentrer au capital de la SAS. De son côté, la région en commission permanente une aide financière à la SAS ;
- En septembre, les équipes du GIP InSIC travaillent sur la réalisation de la capsule passager en strato-conception ;
- En octobre 2020, la SAS reçoit le premier rapport d’évaluation positif de l’Organisme de Qualification Agréé (Certifer) indiquant « Bien qu’en rupture avec les systèmes de transports guidés existants, il a été démontré durant la phase de preuve de concept, que le système Urbanloop peut être développé avec le degré de sécurité requis pour atteindre une homologation »
- Rendez-vous au printemps 2021 pour battre le record du monde de la plus faible consommation énergétique pour un transport sur rail