4 questions à Philippe Scheid (N13), diplômé Mines Nancy, actuellement doctorant à l’Institut Jean Lamour

Philippe Scheid, diplômé de la formation Ingénieur Civil des Mines de Nancy (promotion 2013) et doctorant à l’Institut Jean Lamour

Pouvez-vous nous résumer les temps forts de votre parcours ?

Mon attrait pour les sciences, et plus particulièrement pour la Physique a, depuis le lycée, souvent guidé mes choix. Lors de mon entrée à Mines Nancy, la découverte des fondements de la physique « moderne », et plus particulièrement la physique quantique et statistique n’a qu’augmenté ma curiosité. Ainsi, le parcours« Matériaux fonctionnels », traitant de la physique de la matière condensée s’est présentée comme une évidence. De plus, l’opportunité de participer au projet recherche en 2e année m’a permis de consacrer encore plus de temps à la Physique.

 

Le parcours recherche suivi durant vos études à Mines Nancy est-il le déclencheur de votre intérêt et de votre orientation dans la recherche ?

Le choix d’effectuer le projet de recherche fut tout autant influencé par le sujet proposé, à savoir l’étude de certains approximants de quasi-cristaux, que par Émilie Gaudry (Professeur à Mines Nancy), qui allait m’encadrer. Ce fut ma première immersion dans la recherche académique et j’étais empli de doutes et d’interrogations. Étais-je en mesure de comprendre ce que les autres avaient déjà produit ? Allais-je être capable d’acquérir un recul suffisant face à la problématique et les outils à ma disposition pour finalement être en capacité d’apporter quelque chose ? C’est sans doute à ces instants que le rôle de l’encadrant est le plus décisif. Tant par ses qualités humaines que scientifiques, Émilie Gaudry a très rapidement établi une atmosphère de confiance et m’a guidé tout en me laissant beaucoup de liberté. J’ai ainsi pu grandir scientifiquement, tout en découvrant de nombreux concepts et outils que j’exploite quotidiennement dans le cadre de ma thèse.

Le projet recherche fut donc une expérience décisive et n’a fait qu’exacerber ma curiosité et ma passion pour la Physique.

 

Doctorant au sein de l’IJL, quel est votre quotidien et vos missions ?

J’effectue actuellement une thèse en codirection entre l’Institut Jean Barriol et l’Institut Jean Lamour sur une thématique différente.

Mes recherches portent maintenant sur la compréhension de l’interaction entre des impulsions laser très courtes et très intenses avec de la matière aimantée.

Se faisant, mon quotidien est généralement occupé par un travail d’appropriation de nouveaux concepts. En effet, pour faire apparaitre de nouvelles idées, il faut avoir connaissance de ce que les autres produisent et continuellement aiguiser sa compréhension de la physique. Étant donnée la nature théorique de mon sujet, les seules expériences que je mène sont numériques et certaines périodes sont principalement occupées par de l’implémentation en Python ou Fortran. Le tout est bien sûr ponctué par de nombreuses et instructives discussions et réunions avec mes encadrants.

La thèse me permet également d’explorer d’autres horizons, aussi bien géographiques que scientifiques. Ainsi, au cours de ma première année je suis allé en Suède et en Allemagne.

En parallèle de mes recherches, j’encadre également les travaux dirigés de Physique quantique et statistique à Mines Nancy.

 

L’article auquel vous avez contribué sera prochainement publié dans Acta Crystallographica A, quel est l’objet de votre article et votre contribution à cette production scientifique ?

En 1982, Dan Shechtman découvrit les quasi-cristaux et leurs surprenantes propriétés, ce pourquoi il reçut le prix Nobel. En leur sein, les atomes s’arrangent généralement sous forme de cages. Leur raison d’être et leur rôle dans la stabilisation de ce type de composé restent mystérieux. Dans cette publication, nous étudions un type d’approximant de quasi-cristaux à base d’aluminium et de métaux de transition tels que le fer ou le cobalt. Les atomes s’y agencent également sous forme de cages, mais ils présentent l’avantage d’être périodiques. Cette périodicité retrouvée permet de les étudier avec des méthodes classiques de chimie quantique. Ainsi, nous avons pu analyser l’intensité des différentes liaisons chimiques et discuter le rôle de ces cages. De plus, ce type de matériaux présente d’intéressantes propriétés catalytiques, et donc liées à l’agencement des atomes à leur surface. Dans cet agencement, la stabilité de ces cages au niveau des surfaces est déterminante.

Zoom sur le « Parcours recherche »

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