Vincent Burgmeier, étudiant ICM au département EPT en 2008, revient sur son parcours post Mines Nancy. Découvrez son histoire :
Intéressé par les énergies faiblement émettrices en CO2, je me suis naturellement tourné vers le département EPT au moment de passer en 2e année aux Mines. Ce département dispense une formation technique solide dans le domaine de l’énergie et des fluides. Un plus indéniable pour tout ingénieur qui souhaite travailler dans l’énergie, quelle qu’elle soit.
Hésitant entre les renouvelables et le nucléaire, j’ai effectué une césure entre la 2e et la 3e année, composée de deux stages : un dans chaque domaine. J’ai passé les six premiers mois au Culham Centre for Fusion Energy, un centre de recherche dans la fusion nucléaire situé à une dizaine de kilomètres au sud d’Oxford (Royaume-Uni). Ce centre abrite JET (Joint European Torus), le plus grand tokamak en Europe qui devrait être supplanté d’ici quelques années par ITER. Mon stage a consisté à caractériser la quantité de mouvements dans les plasmas de JET.
Le deuxième stage de césure, de six mois également, était tout autre ! Je suis parti à Cochabamba, en Bolivie, pour intégrer Sustainable Bolivia. Cette communauté à but non lucratif propose à ses volontaires de travailler au sein d’une de ses 36 organisations partenaires.
J’ai choisi Energética, un organisme privé de développement à but non lucratif ayant pour objectif de rendre l’énergie accessible aux Boliviens défavorisés. C’est ainsi que j’ai pu participer à des installations de panneaux solaires dans l’altiplano bolivien, là où il n’y a ni réseau d’électricité ni eau courante…
De retour en Europe, j’ai décidé de terminer ma formation à l’ ETH (Eidgenössische Technische Hochschule, école polytechnique fédérale) de Zurich, en Suisse. Lors de ce semestre d’échange, j’ai eu le loisir de choisir la totalité de mes cours : des énergies renouvelables au nucléaire, en passant par la soutenabilité des entreprises (corporate sustainability) et l’étude de grands textes du développement durable tels que le célèbre rapport Meadows & al. de 1972, souvent désigné sous le nom de « rapport du Club de Rome ». Une expérience très enrichissante dans l’une des meilleures universités européennes !
Une fois mon diplôme d’ingénieur en poche, j’ai passé trois ans et demi au sein de l’antenne française de SgurrEnergy, une société de conseil en énergies renouvelables. Ceci m’a permis de me familiariser avec le monde du développement de projets solaires photovoltaïques et éoliens. Un porteur de projet doit d’abord obtenir un terrain, puis un permis de construire et un contrat de raccordement au réseau électrique. À ce stade-là, le projet (sur le papier) a acquis une certaine valeur et est susceptible d’intéresser des investisseurs (investissement en « equity ») et/ou des banques (obtention d’un prêt). Une fois passée l’étape de financement, le projet peut être construit puis exploité. SgurrEnergy peut intervenir à toutes les étapes d’un tel projet en tant que conseiller technique indépendant : étude de faisabilité, audit technique (due diligence) pendant la phase de financement, suivi de construction et d’exploitation… et ce pour le compte du porteur de projet, de l’investisseur ou de la banque. Différents aspects se côtoient : technique (évaluation du design, estimation de la ressource solaire ou éolienne et du productible électrique), environnemental (analyse de l’étude d’impact et des conditions du permis de construire), contractuel (révision des contrats de construction, exploitation et raccordement), financier (analyse des coûts)… le tout pouvant se résumer à une analyse des risques techniques.
Depuis quelques mois, je suis parti m’installer à Santiago du Chili afin d’ouvrir le bureau chilien de SgurrEnergy. Le Chili constitue un marché des énergies renouvelables en plein essor : les besoins en électricité sont croissants dans le centre du pays (résidentiel) mais aussi dans le nord (forte présence d’entreprises minières).
Ça tombe bien, le désert d’Atacama possède une des meilleures ressources solaires au monde ! L’ensoleillement y est deux fois plus élevé que dans le sud de la France. La stabilité et le niveau de développement du pays en font un candidat idéal pour accueillir des investisseurs du monde entier, et les besoins en conseil technique indépendant, tels ceux que prodigue SgurrEnergy, sont donc importants. Voilà qui promet une année 2016 pleine de défis !
Témoignage posté en janvier 2016 par
Vincent Burgmeier
Promo 2008