Jules Roppé et Lilian Couchy, étudiants en troisième année de la formation Ingénieur Civil des Mines, ont nouvellement obtenu le 2ᵉ Trophée FFSU-MAIF Sport Planète pour leur projet innovant « GreenerGrip ».
Leur initiative vise à proposer une alternative écologique à la magnésie utilisée en escalade. Leur solution, composée de résine de pin naturelle et biodégradable, réduit l’empreinte écologique de l’escalade, tant en salle qu’en extérieur.
Leur produit s’appelle GreenerGrip, il se présente sous la forme d’une boule de tissu diffusant progressivement la poudre adhésive.

Lilian Couchy devant le pupitre du FFSU-MAIF Sport Planète

Jules Roppé devant le pupitre du FFSU-MAIF Sport Planète
Ils ont répondu à nos questions sur leur projet :
Qu’est-ce que GreenerGrip ?
GreenerGrip une alternative à la magnésie, cette poudre blanche utilisée par les grimpeurs en escalade. Nous souhaitons proposer un produit éco-conçu, 100% français et respectueux de l’environnement et de la santé de ses utilisateurs.
Qu’est-ce qui vous a motivés à créer un produit comme celui-ci pour l’escalade ?
On est parti d’un constat simple : la magnésie pose énormément de problèmes, en salle d’escalade comme sur les sites extérieurs. Cette poudre salit rapidement les prises d’escalade, les salles et les gymnases, et la formation de microparticules dues à son utilisation n’est pas saine pour les grimpeurs. Mais surtout, la magnésie crée de nombreux déserts biologiques et dégrade la qualité des roches en extérieur. D’ailleurs, on remarque de plus en plus de sites indoor et outdoor qui interdisent son utilisation. On a donc voulu répondre à ces problématiques.
Comment avez-vous eu l’idée de remplacer la magnésie traditionnelle par une alternative écologique ?
Initialement, notre alternative était utilisée par les grimpeurs de Fontainebleau jusque dans les années 70. Et puis la magnésie est apparue et cette pratique a perdu de son engouement. Aujourd’hui, on s’est rendu compte de l’intérêt écologique que pouvait avoir une telle alternative par rapport à la surutilisation de la magnésie. On souhaite donc remettre au goût du jour cette vieille pratique française, en y apportant une forte valeur ajoutée technique et innovante.
Quels défis avez-vous rencontrés lors du développement de GreenerGrip, en particulier concernant l’aspect environnemental ?
L’un des plus grands défis est de trouver une formulation à la fois efficace pour l’adhérence et respectueuse de l’environnement. Nous avons dû tester différentes compositions pour garantir que notre alternative fonctionne aussi bien, voire mieux, que la magnésie traditionnelle, sans impacter négativement les prises ou les roches.
Ensuite, il faut optimiser notre production locale pour limiter l’empreinte carbone tout en assurant un approvisionnement en matières premières durables. Nous avons également travaillé sur un packaging éco-conçu, sans plastique, afin d’être cohérents avec notre démarche.
Enfin, le défi majeur est l’adoption par les grimpeurs : il faut convaincre une communauté habituée à la magnésie que notre alternative est aussi performante et bien meilleure pour la nature.
Que diriez-vous aux autres étudiants ou jeunes entrepreneurs qui souhaitent lancer des projets alliant sport et développement durable ?
Ne sous-estimez pas l’impact que vous pouvez avoir ! Si vous identifiez un problème écologique dans votre discipline, c’est peut-être une opportunité pour créer une alternative plus responsable.
De plus, soyez curieux et persévérez : développez votre projet en consultant les athlètes, les scientifiques et les experts environnementaux pour trouver des solutions viables. Et surtout, osez tester et améliorer votre produit en écoutant les retours des utilisateurs.
Avez-vous des projets futurs pour étendre l’impact de GreenerGrip ou pour développer d’autres solutions écologiques dans le domaine sportif ?
Pour l’instant, notre alternative est destinée à l’escalade, majoritairement en extérieur. Cependant, de nombreuses disciplines sportives comme la gymnastique ou l’haltérophilie utilisent de la magnésie et se plaignent de ses effets néfastes. À l’avenir, notre projet pourrait s’étendre à ces sports pour répondre aux problématiques spécifiques de ces utilisateurs.