Hélène Jacques, étudiante ICM au département EPT en 2011, revient sur son parcours post Mines Nancy. Découvrez son histoire : 

J’ai choisi le département EPT parce que cette formation est idéale pour ensuite se spécialiser dans l’aéronautique et le spatial.

Ce département m’a permis de me constituer un solide bagage technique, tout particulièrement en mécanique des fluides et transferts thermiques, et m’a également appris à modéliser des systèmes complexes à l’aide d’un raisonnement scientifique rigoureux.

Mon projet 2A, effectué avec mon camarade Jean Jouhaud, m’a d’ailleurs bien aidée lors de l’entretien technique pour mon premier emploi : le recruteur était très interessé par la simulation numérique et l’étude d’optimisation de la performance d’une micro-éolienne dans un environnement de vent faible.

La formation donnée par le département EPT m’a permis d’effectuer ma 3A année à Cranfield University en Angleterre, dans le Master Aerospace Dynamics.

Cette université renommée dans le secteur aéronautique possède son propre ‘flying laboratory’, le Jetstream, un avion bi-moteur utilisé pour illustrer les cours de mécanique du vol. J’ai donc eu la chance, avec les étudiants de mon master, de participer à une semaine entière d’essais en vol ! Mon projet de fin d’étude, ou ‘Master Thesis’, portait sur la simulation numérique de l’avion Jestream entier, fuselage et hélices incluses, afin d’évaluer les caractéristiques aérodynamiques et la stabilité de l’avion sous différentes configurations… par exemple, avec un ou deux moteurs éteints. Afin de valider les prédictions CFD, j’ai pu participer à un essai en vol effectué spécialement pour mon projet, au cours duquel le pilote a coupé les moteurs ! En plus d’être passionnant, ce travail a été gratifiant puisqu’il m’a permis d’être co-auteur d’un article scientifique en voie de publication dans la revue Journal of Aircraft. Étudier en Angleterre m’a permis de découvrir une approche scientifique très différente de celle que l’on nous inculque aux Mines ou en prépa, beaucoup plus axée sur le sens physique que sur la rigueur mathématique. Le peu d’équations m’a quelque peu déroutée au début, mais je m’y suis faite rapidement. Au final, j’apprécie vraiment d’avoir expérimenté les deux approches au cours de ma formation. Cette année à Cranfield m’a également permis de travailler et de vivre avec des étudiants du monde entier, ce qui en fait une expérience extrêmement enrichissante.

J’ai tellement aimé le côté multiculturel du Royaume-Uni que j’ai décidé d’y rester, en tout cas pour le moment !

Tout d’abord, j’ai travaillé en tant qu’ingénieur Design et Développement dans une entreprise de conception et production de micro turbines à gaz pour la production d’électricité, basée à Coventry. J’étais chargée de modéliser à la fois le système complet, incluant la turbine, le compresseur, le circuit d’air secondaire, l’échangeur thermique, ainsi que des sous-systèmes plus détaillés, afin d’en estimer les performances pour orienter le design et réduire significativement le nombre de tests nécessaires. Ce travail m’a amenée à interagir quotidiennement avec des designers, des techniciens et des commerciaux : ce fut une expérience très formatrice. Les cours de transferts thermiques et de turbomachines d’EPT se sont révélés très utiles !

Après un et demi de cette expérience, j’ai décidé de retourner à ma première passion : l’aérospatiale. J’ai quitté Coventry pour Oxford, ou j’ai trouvé la perle rare : Vorticity Systems ! Cette (très) petite entreprise est spécialisée dans les systèmes d’entrée, descente et atterrissage pour véhicules spatiaux. Vorticity a notamment effectué des essais en chute libre et en soufflerie pour la mission ExoMars2016 de l’Agence Spatiale Européenne. Je travaille sur le projet ExoMars2020, qui a pour but d’envoyer un rover d’exploration à la surface de Mars, afin de rechercher d’éventuelles traces de vie. En tant qu’ingénieure systèmes, j’ai un travail très varié. Ma tâche principale consiste à analyser en détail le système de parachutes très complexe de cette mission. Concrètement, j’utilise de nombreux codes internes à Vorticity afin de prédire la trajectoire, la stabilité et l’aérodynamique de la sonde au cours de la mission sur Mars et au cours de tests terrestres. Je dois donc utiliser quotidiennement mes connaissances de mécanique du solide, de mécanique des fluides, de thermodynamique…

C’est passionnant ! Avoir fait EPT est un vrai atout pour m’avoir fourni les connaissances techniques absolument nécessaires à ce rôle, mais plus encore pour m’avoir donné une rigueur scientifique indispensable à la résolution de problèmes complexes.

Témoignage posté en mars 2017 par
Hélène Jacques
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