Matthieu Ostertag, étudiant en 3ème année de la formation génie industriel et matériaux (FI-GIM) à Mines Nancy, était invité sur le plateau de BFM Stratégie après avoir obtenue la deuxième place au jeu de stratégie entrepreneuriale.
De gauche à droite : Matthieu Ostertag, Benjamin Sapin, Frédéric Simottel, Eric Tadbir et Xavier Fontanet
Les règles sont simples : vous êtes à la tête d’une entreprise et prenez des décisions importantes, année après année, pour éviter la faillite et maximiser la valeur de votre société.
Matthieu nous partage son expérience en répondant à cinq questions :
Comment avez-vous commencé à vous intéresser aux enjeux concurrentiels et financiers de la transition énergétique ?
J’ai commencé à m’intéresser aux enjeux concurrentiels et financiers de la transition énergétique à partir du moment où j’ai été sélectionné pour participer à la convention scientifique étudiante (CSE) sur l’hydrogène organisée par l’IESF, en novembre 2023. Le sujet était de savoir où développer l’hydrogène en premier, en se basant sur le principe qu’on ne pourrait pas tout financer d’un coup. C’est exactement ce qui est le moteur du business game Strathena, sauf que cette fois-ci on atteint des horizons de temps plus lointains.
Comment avez-vous entendu parler du jeu « BFM Stratégie – été 2024 : Devenir leader de la transition énergétique ! » ?
À vrai dire, un peu par hasard ! J’avais assisté à la conférence de Xavier Fontanet aux Mines en 2022, sans connaître ni l’homme ni la dernière entreprise qu’il a dirigée ! J’ai découvert un parcours inspirant et, au fil de ses mots, je me suis dit : « C’est fabuleux, moi aussi, je veux faire de la stratégie d’entreprise ! »
Après la conférence, nous avons discuté ensemble lors du cocktail et c’est là que j’ai appris qu’il avait développé un business game “Strathena”, où l’on pouvait reproduire des stratégies d’entreprise de façon factice en ligne, avec des chiffres proches de la réalité. Je me suis pris au jeu puis j’ai appris — grâce à MNA notamment —, bien plus tard, en juin 2024 qu’il y avait un challenge qui était organisé sur le jeu avec pour thème la transition énergétique. Ni une ni deux, je me suis alors mis en quête de faire le meilleur score possible pour passer sur l’émission BFM Stratégie, sur BFM Business.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y participer ?
J’étais d’abord attiré par l’aspect stratégique du sujet, mais aussi par son échiquier qui soulève une problématique très actuelle : « Comment financer la transition énergétique ? ». Ce qui est fabuleux, c’est que l’on se projette même jusqu’en 2050, ce qui coïncide avec l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne. En outre, l’aspect compétitif m’a conforté dans mon choix de rentrer dans la course.
Quels sont les challenges auxquels vous avez fait face ?
Je me suis confronté à plusieurs challenges, mais le premier n’était pas des moindres : au-delà de toute considération, c’est dans le secteur du gaz / pétrole que la clé réside ! En « bon » élève, j’ai décidé, au début de mon aventure, de vendre mes activités émettrices et d’allouer des actifs dans les activités bas-carbone : nucléaire, distribution d’électricité, énergies nouvelles… sans réussir à décoller ! Je me suis donc ensuite basé sur les flux financiers colossaux de l’exploration pétrole/gaz pour financer la transition, sans m’en débarrasser tout de suite mais en utilisant le secteur en tant que vache à lait pour soutenir la croissance des secteurs en prise de vitesse. En prenant de l’embonpoint du côté de ce secteur « sale », je force alors les concurrents à réduire leurs parts de marché par l’effet de l’offre et de la demande : je produis toujours des émissions, mais je suis alors en mesure de financer l’avenir en prenant de l’ampleur. À la fin, l’offre est alignée sur la demande qui diminue avec le temps, me mettant en position de force sans investir plus !
Le second gros challenge a été de réaliser le meilleur score – basé sur la valeur de l’entreprise et le montant des dividendes versés aux actionnaires – face aux autres joueurs, qui étaient coriaces, avec des stratégies parfois exotiques !
Finalement, pour résumer : il faut accepter de sortir du cadre, ce qui n’est pas évident au premier abord !
Et maintenant, pour vous, quelle est la suite ?
Nous verrons bien ! Pour l’instant je suis en stage chez VGRF — Volkswagen Group Retail France, la branche française de la Porsche Holding Salzburg, le plus gros distributeur automobile d’Europe —, en tant qu’assistant chef de projet « sustainability », donc a priori sur un thème pas trop éloigné de celui du challenge ! Maintenant, j’aimerais communier avec la philosophie générale et me lancer dans la stratégie d’entreprise. On verra ce que l’avenir me réservera !
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